J'écris pour ce puceau que la viande tourmente,
Amoureux d'une main, l'autre effeuillant mes vers.
J'écris pour un parmi nos vieux beaux les plus verts,
Qui prononce « maman » ces mots doux : « mon amante ».
J'écris pour l'insomniaque aux yeux poissés d'ennui
Que rive à son judas tel démon de minuit,
Guettant (sait-on jamais ?) l'heur d'un mien clair de lune.
À l'esthète j'écris comme à certain cochon,
Sans donner à choisir entre deux choses l'une :
Fantasmer sur mon sein, ou bander au nichon.
© Loïse Margency - 30 mai 1991